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« La protection des cétacés est un sujet important », selon le directeur de course de The Transat CIC
Comme sur le tour du monde des Ultimes, des zones de protection des cétacés (ZPC), interdites à la navigation, sont mises en place sur The Transat CIC. Les explications avec Francis Le Goff, directeur de course.
The Transat CIC (Lorient - New York), départ le dimanche 28 avril
Pourquoi mettez-vous en place ces zones de protection des cétacés ?
Avant même le départ de l’Arkéa Ultim Challenge - Brest, on avait des discussions permanentes avec le consortium Share the Ocean. Il y a aussi des classes qui sont engagées sur ces sujets-là, la migration des cétacés, les zones de migration, etc. Chez OC Sport Pen Duick (société organisatrice, filiale du Groupe Télégramme), il y a aussi une personne qui s’occupe de cela. C’est un sujet parmi tant d’autres mais c’est peut-être celui qui se voit le plus parce que ça a un impact sur la course, on le voit bien sur la carte. C’est un sujet important.
Aux États-Unis, on ne plaisante pas avec la protection des mammifères marins : comment avez-vous abordé ce sujet avec les autorités américaines ?
On est allé sur place rencontrer les autorités. C’est pris très au sérieux. À New York, la présence des baleines, entre la terre et le plateau continental, est permanente. Il existe déjà des réglementations qui imposent à tous les bateaux, cargos et autres, de baisser les vitesses à moins de dix nœuds. En dessous de dix nœuds, il y a moins de létalité. Un bateau lambda qui rentre dans le port de New York va rarement à plus de dix nœuds mais nos bateaux de course, eux, peuvent avoir des vitesses bien plus élevées. Il y a une population de baleines franches, un peu en perdition, qu’ils tentent de sauver donc ils sont très à cheval sur la réglementation. De grosses études scientifiques ont été menées, des bouées sont mouillées afin de les repérer et donner des informations régulières. Toutes ces études et ces relevés nous ont été communiqués.
On a beaucoup écouté les marins, notamment la classe Imoca. On a tous plus de recul sur ce sujet-là, il est plus facile d’en parler. Lors de la dernière édition en 2016, ils étaient quand même quelques-uns à avoir touché, soit avec des bobos pour le poisson, soit des bobos pour le bateau. Soit des bobos pour les deux. Il n’y a pas que les baleines en arrivant à New York, ils ont aussi les mola mola (sorte de poisson-lune dont la masse varie de 1 à 2,7 tonnes). Les skippers Imoca ne se voyaient pas arriver à fond les ballons devant New York après ce qui s’était passé la dernière fois. Entre les Américains, les marins et les organisateurs, il y a beaucoup de convergence sur ce sujet, on a tous conscience qu’on doit faire attention.
Il y a deux ZPC, l‘une aux Açores, l’autre à Madère : est-il possible que les solitaires descendent si sud ?
C’est toujours possible, il y a quelques routes qui passent au sud. Mais ces deux ZPC-là sont là pour avoir une cohérence avec le tour du monde des Ultimes où les zones étaient déjà interdites. On sait aussi qu’il y a plus de concentration de baleines dans le nord des îles. Après, s’il y a une série de dépressions qui barrent la route sur l’Atlantique Nord, il n’est pas impossible que la flotte force le passage par le sud. Donc, il n’y avait aucune raison de ne pas mettre ces zones-là.
Vu l’épaisseur de la ZPC à l’arrivée, cela interdit toutes les options nord sur la fin de course ?
Cette zone, immense, fait aussi office de zone des glaces dans sa partie nord-est. D’ailleurs, il n’est pas impossible qu’on déplace cette zone si on constate des dérives des glaçons vers le sud. Il est certain que ça limite un peu les options.
Pourquoi la ligne d‘arrivée est-elle mouillée à 110 milles de New York ?
Sur le plateau continental, à 110 milles de New York, les fonds descendent d’un seul coup et les baleines sont justement entre la côte et ces fonds-là. C’est la raison pour laquelle on a mis la ligne d’arrivée à l’extérieur afin que les bateaux puissent rentrer à vitesse faible, à dix nœuds, dans un couloir, jusqu’à New York ou jusqu’à Newport. On a prévu des couleurs à respecter pour chaque bateau. Il faudra attendre au moins dix heures entre le passage de la ligne et l’arrivée du bateau au ponton. C’est un parti pris. La New York - Vendée a fait la même chose avec une ligne de départ au large, les bateaux sortiront au ralenti pour la rejoindre.
Tout ceci en n’oubliant jamais que les cétacés n’ont que faire des ZPC, ils vont où bon leur semble…
Exact. On sait très bien qu’on ne peut pas tout prévoir. Les marins savent tous qu’à 300 ou 400 milles au large de Lorient, ils peuvent toucher des mammifères marins ou des conteneurs. Le risque zéro n’existe pas dans notre sport.
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