The Transat CIC (Lorient - New York)Pour un beau vainqueur, il faut un beau deuxième ! Cet adage convient parfaitement à la course que les Class40 se sont livrés entre Lorient et New York. Et à la fin, c’est Ambrogio Beccaria qui a décroché l’Oscar. "Souvent, il y a de la souffrance et de la douleur. Cette fois, j’étais très conscient de ce que je faisais et tout s’est très bien passé", lâchait le vainqueur qui avait tout donné pour rester devant. Après 11 jours 16 h 17’55’’ de traversée entre Lorient et New York, seulement 2 heures et 20 minutes ont séparé le vainqueur du deuxième Ian Lipinski.
« Il est un grand champion de la course au large »
« Je tire mon chapeau à Ambrogio, qui signe une nouvelle grande victoire. Ce qu’il écrit est assez grand, il faut savoir souligner ça. Il est un grand champion de la course au large, clairement », disait le skipper de Crédit Mutuel, tout seul sur son bateau après avoir coupé la ligne à 110 milles de New York. Un respect immense entre les deux hommes qui se sont, malgré tout, battus tout au long de cette transat comme des chiffonniers.
Le film de The Transat CIC, version Class40, a été intense, riche en rebondissements et le suspense a tenu en haleine tous les spectateurs ! Mais il fallait un vainqueur et c’est donc le skipper de Alla Grande - Pirelli qui s’est imposé : « Ce n’est pas souvent que tu gagnes deux transatlantiques d’affilée en six mois. Et c’est la première course en solitaire que je gagne avec ce bateau. C’est l’une des meilleures courses que j’ai faites », précisait le vainqueur de la Mini Transat 2019.
Il pouvait alors croquer à pleines dents dans la Grosse Pomme et profiter de ce nouveau succès : « J’en suis très content parce que je voulais vraiment savoir à quels moments je pouvais pousser fort et je l’ai fait. J’ai hâte de voir les gens. Je mets beaucoup d’énergie et d’effort dans mes courses et j’ai envie de partager avec les autres. J’aime le solitaire, mais j’aime les gens aussi. »
Respect mutuel
Et même ses concurrents : « Ian (Lipinski) a fait une course merveilleuse. Je savais depuis le début qu’il était l’un des meilleurs. Il connaît si bien son bateau. Il sait bien comment naviguer en solitaire et il a beaucoup, beaucoup d’énergie. J’aime naviguer contre lui, il attaque tout le temps ».
Le régatier a tenu tête jusqu’au bout malgré des soucis de safrans qui sont revenus à 20 milles de la ligne… un moment stressant qui aurait pu donner une ouverture à son poursuivant. Ian Lipinski, venait pour gagner pour le dernier tour de piste sur son Plan Raison. Il y avait donc forcément un peu de déception : « En solitaire, sur une course comme celle-là, les erreurs se paient en dizaines de milles. Celui qui gagne, c’est celui qui a fait le moins d’erreurs. Il y avait la place de faire mieux, mais c’est la belle deuxième place d’un animateur de la course ».
L’histoire entre les deux hommes ne va pas s’arrêter là. En rentrant, Ian Lipinski va retrouver sa nouvelle monture et venir titiller encore un peu plus Ambrogio Beccaria : « Ce qui est bien avec nos histoires de bateau, c’est qu’à chaque fois, on a l’impression de débuter, de recommencer, de faire de nouvelles erreurs. Et, à chaque fois, on en extrait le plein d’expérience ». On n’a pas pas fini de voir ces deux-là jouer les premiers rôles !