Dans un premier temps, Pierre Daniellot, 22 ans, avait été disqualifié des étapes 2 et 3 : le skipper du Figaro Team Vendée Formation avait ainsi rétrogradé la 9e à la 28e place au classement général. Après sa première audition, le jury avait estimé que « vu le nombre restreint de fichiers téléchargés l’un en Angleterre, l’autre en Vendée et sans preuve avérée qu’il disposait d‘un téléphone à bord, la sanction est moins lourde. »
Nouvelles investigations, nouveaux éléments
Son partenaire d’entraînement, Benoit Tuduri, 29 ans, avait lui, été exclu immédiatement de la course pour avoir téléchargé des fichiers GRIB : il avait embarqué une carte SIM, ce qui est strictement interdit par le règlement.
Ces dernières 48 heures, les choses ont évolué et le cas de Pierre Daniellot, dont les traces semblaient suspectes, a été étudié une deuxième fois, comme le confirme Georges Priol, président du jury : « Il y avait des investigations en cours et il y a eu une réouverture de l’instruction suite à de nouveaux éléments qui sont apparus après le travail de Yann Chateau (directeur de course). Il a regardé les traces et, disons, que l’histoire n’était plus la même… »
« Il a également triché »
Le jury a donc interrogé une deuxième fois Pierre Daniellot. « Je peux juste vous dire que l’histoire a suffisamment changé pour que nous aussi nous changions d’avis. Il a également triché, donc il est exclu », ajoute le président du jury qui est en train de finaliser les rapports pour la FFVoile.
Selon nos informations, Daniellot n’aurait toutefois pas utilisé une carte SIM, contrairement à Tuduri. Dans les deux cas, les skippers ont enfreint la règle 69 (atteinte à l’image du sport) de la World Sailing, la fédération internationale.
Commission de discipline
Les rapports du président du jury seront déposés sur le bureau du président de la FFVoile, Jean-Luc Denéchau, qui va ensuite saisir une commission de discipline indépendante. Il faut compter dix semaines pour que l’affaire soit jugée et les sanctions prononcées. Les deux marins, engagés en Class40 sur la prochaine Transat Jacques Vabre, risquent gros : cela va de la suspension de licence sur une durée déterminée à la suspension à vie.