Votre compte n'a pas encore été validé. Afin de bénéficier de l'ensemble des services du Télégramme, pensez à valider votre adresse email depuis l'email que nous vous avons envoyé.
Votre compte n'a pas encore été validé. Afin de bénéficier de l'ensemble des services du Télégramme, pensez à valider votre adresse email depuis l'email que nous vous avons envoyé.
Stade Brestois : les confidences détendues d’Éric Roy aux lecteurs du Télégramme [Vidéo]
Une poignée d’abonnés au Télégramme, sur les réseaux ou sur le papier, a rencontré l’entraîneur du Stade Brestois Éric Roy dans le ventre de Francis-Le Blé, ce mercredi 27 mars 2024. Une heure et demie de discussions à bâtons rompus où il a été question de foot, de mer, de stade et de valeurs. De pain bagnat et de beurre salé aussi.
Comment avez-vous compris et inculqué l’esprit brestois aux joueurs en si peu de temps ? (Bernard, de Plouguerneau)
Éric Roy, entraîneur du Stade Brestois : « Le métier d’entraîneur, c’est de s’adapter. Je pense qu’on a le devoir de comprendre l’environnement, le contexte. Il faut ensuite le transmettre aux joueurs et voir un peu ce que les gens attendent. C’est pour ça que je suis convaincu qu’on n’entraîne pas de la même manière à Marseille, à Lens ou à Brest.
Quand je suis arrivé en janvier 2023, c’était une situation d’urgence. J’ai rapidement essayé de créer un management un peu participatif avec les joueurs et écrire une charte de vie qui allait être la nôtre : comment on allait vivre ensemble, quelles valeurs on allait défendre, quelles étaient les règles de vie qu’on allait s’imposer. On a aujourd’hui ce contrat. Avant de bien jouer au football ensemble, il faut d’abord bien vivre ensemble. Le pratique, c’est que ce n’est pas moi qui ai décidé qu’il fallait arriver à l’heure. Que dans le vestiaire, quand il y a le linge sale, il fallait le mettre dans un endroit pour faciliter le travail. Ce sont les joueurs ».
Pensez-vous que vous arriveriez au même résultat avec une autre équipe ? (Cathy, de Brest)
« Je suis incapable de dire si ça aurait marché avec une autre équipe. Quand je suis arrivé ici, c’était l’opportunité de refaire le métier dans lequel je m’épanouissais le plus, travailler avec un groupe, un staff, mettre des choses en place aussi. Après, dire que ça aurait été pareil ailleurs, non, je ne suis pas sûr. Y’a des moments, ce sont les bons dans le bon endroit et les bonnes personnes. Pourvu que ça dure ! Mais on sait aussi que ce métier est très versatile. Pour l’instant, on est très heureux, et très heureux de ce que l’équipe renvoie aux gens. Mais on sait qu’en foot, des équipes comme les nôtres n’ont pas beaucoup de marge ».
Vous avez un effectif restreint. Pensez-vous que ça aide à ce que tout le monde se sente concerné ? De plus, vous arrivez avec peu de blessés, est-ce pour vous une clé de la réussite ? (Théo, de Landerneau)
« J’ai 22-23 joueurs, je considère que quand on joue un match par semaine, c’est assez. Cette année, c’est une volonté dans la construction de l’équipe. Quant aux rares blessures, je dois dire que mon staff, ce n’est pas que le staff technique. Pour moi, c’est plus large que ça : dans un club, les interactions sont transversales. Nous avons tous des droits et des devoirs qui font partie d’un modèle global. Effectivement, la préparation physique qui marche bien et un staff médical performant, ça permet d’avoir moins de blessés ».
Vous pouvez chanter un hymne du stade ? (Théo, de Saint-Renan)
« Non, au niveau du chant, je ne suis pas très bon. Je pourrais juste vous citer celui que les supporters ont fait pour moi, et ça a été une grande surprise. Mais je n’ai pas pris le mégaphone. Je trouve qu’il y a toujours un respect que l’on doit à l’adversaire. Quand je vois Franck Haise, que j’apprécie beaucoup, le prendre à Lens et chanter "On les a chicotés", moi, ça me gêne. Ce n’est pas l’image que je veux donner d’un entraîneur. Les célébrations, c’est pour les joueurs avec les supporters. C’est leur moment à eux ».
Quelles sont vos visions sur le futur du foot brestois ? (Michel, de Brest)
« La problématique du Stade Brestois aujourd’hui, c’est sa capacité à attirer plus d’argent, plus de revenus. C’est malheureux à dire mais à Brest, on n’a pas les moyens de changer de statut. On a aujourd’hui un entrepreneur français, breton en plus, qui gère son club comme son entreprise avec beaucoup de sérénité. C’est un modèle qui me sied bien mais il ne peut pas garantir d’être un club européen constant ».
Si Brest se qualifie pour l’Europe, n’avez-vous pas peur de perdre la culture de cette année ? (David, de Lanrivoaré)
« Je n’ai pas cette crainte. J’ai la crainte que beaucoup de joueurs soient sollicités et j’ai la crainte de les perdre, puisqu’on a des difficultés à les remplacer. Même si on a de l’argent, on sait toujours ce qu’on perd et jamais ce qu’on gagne. Crainte de perdre notre identité, je ne pense pas. Même si de nouveaux joueurs arrivent, on leur expliquera comment le groupe se comporte ».
En cas de non-qualification pour l’Europe, cette saison sera-t-elle un échec ou une réussite ? (Céline, de Brest)
« Ça dépend combien on finit. Si nous ne sommes pas européens, ce serait une déception forcément mais dire que ce serait un échec, non. L’objectif du club, c’était de se maintenir. L’objectif des joueurs, c’était d’avoir un maintien plus tranquille que l’année dernière. On les a largement atteints ».
Comment faites-vous pour gérer votre vie de famille et prendre des temps de loisirs ? (Gilbert, du Conquet)
« Mon organisation de famille, elle est simple parce que je suis seul ici. Ma femme est à Nice et j’ai un fils qui a 17 ans et besoin d’être encore à l’école. Ma femme fait régulièrement des allers-retours, et ça me va bien aussi parce que c’est un métier qui vous prend la tête et le temps vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Après, quand elle vient, on apprécie la beauté de la région, mais c’est très succinct en matière de loisirs ».
Quel lieu de Brest vous inspire pour vous motiver ? (Jean-Yves, de Plouzané)
« J’habite à la mer, elle est vraiment très proche. Je suis au Moulin-Blanc. Pour avoir l’iode, tout ça, la marée qui vient… J’étais assez impressionné parce que je viens de la Méditerranée et les marées… Des fois, la mer, elle est à 150 m et des fois, elle est quasiment chez moi. Niveau culinaire, ce que je préfère, c’est le pain bagnat, un sandwich de chez nous. Le kig-ha-farz, on va dire, c’est plus… Depuis que je suis ici, j’ai pris 5 à 6 kg. J’ai commencé par les crêpes et puis le beurre salé. Maintenant, je ne prends plus que du beurre salé, donc voilà. Je fais beaucoup moins de sport que quand je n’étais pas en activité ».
Est-ce que vous serez toujours l’entraîneur du Stade brestois en 2027, lorsque le stade sera construit ? (Céline, de Brest)
« Si déjà, en 2027, le stade est construit, ce sera exceptionnel. J’ai beaucoup d’expérience dans ce domaine alors je peux dire : attendez-vous à 2028 ou 2029, je pense. Où je serai en 2029, c’est très compliqué. Forcément, j’aimerais bien être dans un projet où il y a un nouveau stade, un nouveau projet. Mais je ne sais même pas si vous, vous êtes capable de me dire où vous serez. Je serai supporter de Brest, ça c’est sûr, parce que je garde toujours une grande tendresse dans tous les clubs où je suis passé ».
Qu’est-ce qui pourrait vous inciter à vous engager dans la durée ici ? (Claude, de Lesneven)
« Aujourd’hui, rien de plus que ce que je vis actuellement. Je sais ce que j’ai dans le confort de travail. Je travaille avec des gens passionnés qui aiment leur club, j’ai une très bonne relation avec le président et le directeur sportif. J’aime la manière dont je travaille ici parce que j’ai les mains libres et je fais ce dont j’ai envie. Je suis épanoui ici. Peut-être l’année prochaine, on va vivre une aventure comme le club ne l’a jamais vécue, alors on espère tous finir de la meilleure des manières ce championnat, déjà ».
Si Nice vous proposait d’entraîner la saison prochaine, resteriez-vous à Brest ? (Éric, de Guipavas)
« Déjà, je suis sous contrat. On a un président qui, on l’a vu, quand il ne veut pas laisser partir quelqu’un, ben, il ne part pas. Nice, c’est chez moi. J’ai fait ce que j’y avais à faire pendant deux-trois saisons. C’est le club de ma ville mais je pense sincèrement que je n’y retournerai jamais parce que tout est plus compliqué quand c’est chez vous. Ici, j’ai trouvé que l’environnement était super positif. Le public sait que Brest en Ligue 1, l’équipe va souffrir. On est ancrés là-dedans mais le public est vachement présent derrière son équipe, même dans les sales moments. Ici, les joueurs ne sont pas sifflés ».
Newsletter Football
La sélection de l’actualité football à ne pas manquer
Vous aimez la Bretagne ? Vous allez adorer l'application du Télégramme. Profitez d'une expérience de
lecture personnalisée et d'un accès rapide à l'actualité de votre commune.