Cela pourrait bien chauffer dans les rues de Rennes, ce dimanche 28 avril 2024, à l’occasion du match opposant le Stade Rennais au Stade Brestois pour le compte de la 31e journée du championnat de Ligue 1. Les autorités craignent des affrontements, alors qu’un « contentieux » de longue date oppose des groupes d’ultras. Des mesures ont été prises afin d’encadrer le déplacement des Brestois et un dispositif de sécurité sera déployé.
Dans un communiqué, la préfecture d’Ille-et-Vilaine a indiqué qu’il existait un « risque avéré de troubles à l’ordre public » autour de cette rencontre. Elle se base sur la notation de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme, qui a classé le match au niveau trois sur l’échelle du risque d’affrontements, qui va de 1 à 5. Un niveau signifiant qu’il existe un « risque de troubles à l’ordre public liés à un contentieux entre supporters ou au comportement habituel de certains supporters ».
Un passif entre groupes d’ultras
Ce derby suscite moins de passions que ceux mettant en jeu les rivalités bretonnes historiques, telles que celles opposant Rennes et Nantes ou Brest à Guingamp. Pour autant, le préfet rappelle qu’il existe « un fort contentieux » entre les groupes ultras. Celui-ci remonte au moins au 8 décembre 2012, lorsque les ultras brestois avaient attaqué les locaux du Roazhon celtic kop (RCK) après avoir contourné les barrages policiers depuis l’arrière de la tribune Mordelles.
Depuis, plusieurs rixes, ou « fight », sont à signaler, certaines ayant fait des blessés légers, notamment en janvier et septembre 2019, en février 2020 ou encore en août 2021. En février 2022, le préfet avait fini par interdire le déplacement des supporters brestois. Une mesure qui avait été bravée par une petite centaine de personnes.
Notons que la configuration de la saison est de nature à alimenter le différend. Le Stade Brestois, grâce à un parcours exceptionnel en championnat, s’est emparé du statut de premier club breton de Ligue 1, damant le pion aux rouge et noir, qui étaient jusque-là la meilleure chance régionale de qualification en coupe d’Europe.
Les Brestois devront cacher leurs blasons en centre-ville
Comme lors de la dernière rencontre entre les deux équipes au Roazhon Park, à l’été 2023, l’État a opté cette fois pour un strict encadrement du déplacement des supporters brestois. Le préfet a interdit aux supporters brestois d’arborer leurs couleurs (drapeaux, maillots etc.) dans le centre-ville ou aux alentours du stade, de 10 h à 22 h.
La possession, le transport et l’utilisation de tous pétards ou fumigènes, drapeaux et banderoles dont les inscriptions appellent à la provocation, à la violence ou à la haine, et de tout objet pouvant être utilisé comme projectile, sont également interdits.
Un dispositif de sécurité « évolutif et capable de s’adapter à la situation » sera mis en place, nous indique la préfecture.
