Ça tient à quoi la réussite d’un tour du monde ? À pas grand-chose à bord d’un trimaran de 32 m mené en solitaire. Très ému, Éric Péron a raconté l’un des temps forts de son tour du monde bouclé en 66 jours. Le jour où il a failli chavirer en plein sommeil.
48 degrés de gîte
« Tout aurait pu s’arrêter très très vite », a expliqué Éric Péron, au micro, face à 2 500 personnes venues l’accueillir quai Malbert, mercredi après-midi à Brest.
« J’étais parti depuis quatre jours. Je me reposais dans ma bannette qui donne directement sur un hublot du cockpit (…). C’est une pluie battante qui m’a réveillée, une pluie qui s’écrasait au droit de la vitre, ce qui n’est jamais bon signe sur un trimaran », raconte le skipper, qui poursuit. « Je me suis immédiatement relevé pour choquer les écoutes. Je ne sais pas comment j’ai fait. Le bateau est monté à 48 degrés d’inclinaison (proche de sa limite de chavirage). Cela ne s’est pas joué à grand-chose (…). Après, je suis retourné dans le cockpit en me disant que si le bateau chavirait, je serai davantage en sécurité à l’intérieur ».
« J’ai mis deux jours à reborder »
« Monté dans un grain, le vent s’est calmé mais je suis resté très marqué par cet événement. J’ai mis deux jours à reborder. Il m’a fallu du temps pour retrouver 50 puis 55, 60, 65 %… De la polaire de vitesse du bateau. Il a fallu reprendre confiance peu à peu pour retrouver la vitesse cible du trimaran Adagio. Ce jour-là, j’ai eu l’impression d’être passé tout près de la fin de ce tour du monde », a complété, encore très ému, le skipper sud-finistérien revenu à bon port à Brest, après 66 jours de navigation autour du monde.