Solo Guy Cotten à ConcarneauArno Biston est un bizuth du circuit Figaro mais il a déjà fait des étincelles sur d’autres supports. Il y a trois ans, il a disputé la Mini-Transat sur un « vieux » bateau de 16 ans qu’il venait de préparer, remplaçant le skipper au pied lever. Et en Guadeloupe, il a pris la sixième place de la deuxième étape en Protos : un exploit grâce à des placements intelligents. Quelques années ont passé, le support aussi mais le talent se confirme. « Pour une première course de saison, c’est quand même une belle entrée en matière. Ça m’a permis de me rassurer sur les belles vitesses que j’avais et de me rappeler que j’aimais toujours autant ça », explique le Montpelliérain installé depuis des années à Lorient. Et ce qu’il aime, c’est naviguer en solitaire et au large.
« C’était bien de faire les choses dans l’ordre »
« C’est une suite assez logique de venir là après le Mini. Il y avait plusieurs choses possibles. J’ai eu l’opportunité de travailler avec des Class40 et je me suis dit que c’était bien de faire les choses dans l’ordre. Le Figaro est un peu la meilleure école de course au large qu’on peut trouver », glisse-t-il dans un large sourire mais le visage marqué par la fatigue. Il a eu raison d’aller au bout de l’effort puisqu’il a pris la septième place de la grande course de la Solo Guy Cotten. A l’arrivée, il explique qu’il a beaucoup appris : « Il y a du très bon sur certaines phases et d’autres comme cette nuit où je fais de grosses bêtises. Il y a aussi certaines phases où ça va beaucoup moins vite. C’est aussi rassurant de savoir que ceux qui sont là depuis plusieurs années ont encore des petits secrets ».
Loison a bien noté son nom !
Et malgré leurs petits secrets, les « anciens » ont été impressionnés par la semaine du skipper de « Tizh Mor ». Alexis Loison, deuxième de la grande course et à sa 18e saison en Figaro, lâchait : « Les bizuths ont dû en baver mais il y en a un que j’ai repéré : Arno Biston. Il a fait des trucs incroyables. J’ai bien noté le nom de son bateau pour la suite. Je vais le garder à l’œil ».
Sans partenaires pour le moment, ce régatier de haut vol va faire les courses du championnat de France pour se préparer à la Solitaire du Figaro, le point d’orgue de sa saison : « J’ai hâte d’y être ». Même si la dernière nuit a été dure - « J’étais un peu au bout »-, il a réussi à trouver son rythme. Septième de la première course, 11e de la deuxième et septième de la grande course de 370 milles : « Quand une bonne place arrive une fois, ça peut être de la chance. Quand il y a récidive, ça devient du talent », lâche Loison. Arno Biston avoue qu’il doit encore trouver des automatismes : « Tu as beau avoir l’impression de tout préparer : tu imagines la manœuvre mais quand elle arrive, ce n’est pas du tout comme ça que ça se passe : tu remplis le bateau d’eau, tu en mets partout, tu n’as pas le temps de reprendre les réglages… tu repars bien à l’arrache mais c’est une bonne première case pour préparer la suite ».
Et la suite pourrait être bien jolie…