Vous arrivez de footing, là, Maryse ?
Oui, je cours environ une heure par jour. Je dois être régulière pour les compétitions.
Toujours ?
Ah oui, j’étais aux championnats de France de cross en mars.
Et ?
Première de ma catégorie.
Comment se passe le parcours avec la Flamme ?
C’est très protocolaire. Je la porterai sur 200 m entre 11 h 23 et 12 h 18. Elle pèse 1,5 kg. Je devrai la tenir de la main droite et sourire. Un gardien de la flamme sera posté derrière moi, des caméras devant et un service d’ordre sur les côtés. Je serai habillée de blanc et la transmission se fera à l’arrêt contrairement à nos relais sportifs. J’ai tout bien enregistré. Je suis prête !
Qu’est-ce que cela a fait, quand on vous a proposé de porter la flamme ?
Tellement émue.. Les JO manquaient à mon palmarès. Y avoir été invitée d’aussi belle manière, je ne m’y attendais pas. C’est une reconnaissance pour mes résultats en compétition et mon engagement auprès des jeunes athlètes. Je n’ai jamais quitté le terrain en fait. Cinquante ans tout rond cette année.
Quels moments vous ont marquée ?
Je dirais… Le championnat d’Europe 1994, première Française (16e au général). Championnat du Monde 1997, première Française (17e au général). Il y a aussi les marathons américains : New York, Chicago, Boston ou je fais Française et 12e au général ! On était peu de femmes à courir à l’époque. Et puis bien sûr mon titre de championne de Bretagne de cross à 39 ans ! Je suis une compétitrice dans l’âme. Si ça n’avait pas été la course à pied, ça aurait été un autre sport.
Vous venez d’une famille de sportifs ?
Ah non. Personne. Mon père est mort quand j’avais 19 ans, très malade. Avant de partir il m’a dit « Que le sport te serve dans la vie ». Le sport a été ma carapace et ma force. Il m’a fait traverser toutes les épreuves. Le 6 juin, quand je tiendrai la flamme olympique, c’est bien sûr aux phrases de mon père que je penserai et pour lui que je courrai.